Moniteur de retraite - Étude sur le niveau de connaissances et l’opinion de la population suisse concernant le 2e pilier et la retraite
Privilégier une approche responsable plutôt que le rendement : la population suisse attend de la part des caisses de pension qu’elles privilégient une stratégie d’investissement durable et se prononce majoritairement contre un alignement de l’imposition des retraits en capital et des rentes.
- Deux tiers des personnes interrogées pensent qu’elles ne pourront pas maintenir leur niveau de vie habituel uniquement grâce à l’AVS (Assurance Vieillesse et Survivants) et à leur caisse de pension.
- La rente reste le mode de versement du capital de prévoyance le plus populaire.
- L’immobilier est la classe d’actifs préférée pour le placement des fonds gérés par les caisses de pension.
- Pour 58 % des personnes interrogées, il est plus important que les caisses de pension investissent de manière socialement responsable plutôt que d’obtenir un rendement le plus élevé possible.
AXA IM Alts a réalisé pour la 15e fois une étude représentative auprès de la population suisse portant sur le niveau de connaissances et l’opinion concernant le 2e pilier et de la retraite. L’enquête de cette année s’est articulée autour de deux sujets principaux : l’évaluation personnelle des personnes interrogées de leurs propres ressources financières à la retraite, et leurs attentes à l’égard des stratégies de placement des fonds gérés par les caisses de pension. Des questions portaient également sur l’alignement de l’imposition entre la rente et le retrait en capital, la nécessité d’une réforme du système de prévoyance vieillesse et la confiance dans le système de retraite. Cette étude n’est pas axée sur les assurés des caisses de pension uniquement mais sur l’ensemble de la population.
Les Suisses et les Suissesses évaluent dans l’ensemble leur sécurité financière à la retraite comme bonne à très bonne. Ils s’attendent en moyenne à ce qu’environ 58% de leur dernier salaire soit couvert par l’AVS et leur caisse de pension. Un chiffre qui est en augmentation continue avec 53,1 % en 2022 contre 58,3 % cette année. Malgré cette appréciation globalement positive, il existe toutefois des différences notables selon le sexe, l’âge, le degré d’activité et le pouvoir d’achat.
Sur une échelle de 1 (je ne suis pas du tout bien couvert) à 10 (je suis très bien couvert), les hommes évaluent leur sécurité financière en moyenne à 6,7 et les femmes à 6,2. La note la plus élevée est observée chez les retraités avec 7,7. La tranche d’âge 40-64 ans indique une note moyenne de 6,4, et les 18-39 ans une appréciation moyenne de 5,5. Ces résultats sont meilleurs que ceux de l’an dernier. Les personnes n’exerçant aucune activité professionnelle indiquent en moyenne une note de 5,1, tandis que les personnes occupant un emploi à plein temps se sentent davantage protégées avec une note moyenne de 6,3. Les personnes interrogées ayant un pouvoir d’achat élevé se sentent les mieux couvertes, avec une note moyenne de 8,2, alors que le sentiment de sécurité financière est particulièrement bas chez les personnes à faibles revenus, avec une note moyenne de 3,4. Ces chiffres reflètent également un sentiment général quant à la retraite : les personnes qui estiment être moins bien couvertes financièrement sur ce plan appréhendent davantage la retraite.
Dans quelle mesure le niveau de vie peut-il être maintenu à la retraite ?
Qu’en est-il du niveau de vie attendu à la retraite ? Au total, 67 % des Suisses pensent qu’ils ne pourront pas (ou n’ont pas pu) maintenir leur niveau de vie habituel avec les ressources provenant uniquement de l’AVS et de la caisse de pension. Pour les personnes à faibles revenus, ce taux est de 75 %. Dans la classe moyenne inférieure, il est de 74 %, dans la classe moyenne supérieure il est de 58 %, et pour les personnes au pouvoir d’achat le plus élevé, à 63 %. Plus de la moitié (53 %) des retraités déclarent pouvoir certainement ou du moins probablement maintenir leur niveau de vie habituel grâce à la rente qu’ils perçoivent de l’AVS et caisse de pension, contre seulement 23% des actifs à temps plein et 30 % des personnes sans activité professionnelle.
En cas de difficultés financières à la retraite, les Suisses seraient surtout enclins à réduire leurs dépenses en produits de luxe, dons et formation. Ils voient en revanche peu d’économies possibles dans les dépenses liées au logement et à la santé. Les sorties au restaurant, les activités culturelles et les dépenses liées à la voiture sont des domaines dans lesquels ils jugent également possible de réduire leurs dépenses.
Dr Werner E. Rutsch, Membre de la direction d’AXA Investment Managers Alts Suisse, explique : « Alors qu’une majorité de la population suisse pense qu’elle ne pourra pas maintenir son niveau de vie habituel avec les ressources provenant uniquement de l’AVS et de la caisse de pension, il est encourageant de constater qu’en majorité elle se sent globalement bien couverte sur le plan financier à la retraite. Cependant, il est tout aussi important de ne pas perdre de vue les personnes en situation plus précaire : celles qui disposent de revenus plus faibles, celles qui n’exercent pas d’activité professionnelle et, comme par le passé, parmi lesquelles de nombreuses femmes. Ces personnes devront beaucoup se restreindre à la retraite et ne disposeront que de possibilités limitées pour compléter leur retraite.»
Versement par rente ou retrait en capital - et à quel prix ?
Si elles devaient prendre leur retraite aujourd’hui, 44 % des personnes interrogées - 40 % des hommes et 48 % des femmes - choisiraient le versement sous forme de rente mensuelle. La rente reste donc le mode de versement le plus populaire. 31 % opteraient pour une combinaison entre rente et retrait partiel en capital, alors que 16 % opteraient pour le retrait en capital seul. Par rapport à l’année précédente, cette dernière formule a légèrement perdu en popularité, mais reste dans la moyenne observée jusque-là.
En cas de retrait (partiel ou total) du capital, détenu par une caisse de pension, la plupart des Suisses emploieraient cet argent pour couvrir leurs dépenses courantes (41 %), pour le placer ou l’investir (36 %) ou pour investir dans un bien immobilier (35%). Près d’un quart consacrerait ces fonds pour couvrir les frais de santé ou soins liés à la vieillesse, et une personne sur cinq les utiliserait pour financer sa retraite anticipée.
La majorité de la population suisse (71 %) considère qu’une réforme de la prévoyance vieillesse est nécessaire (2024 : 73 %, en 2023 : 79 %). Toutefois les avis divergent en ce qui concerne l’alignement de l’imposition des retraits en capital sur celle des rentes, un sujet examiné actuellement par le Conseil fédéral : sur une échelle de 1 (pas du tout favorable) à 5 (tout à fait favorable), la note moyenne est de 2,2, ce qui correspond à un taux d’opposition de 57 %. Les femmes, les retraités et les personnes orientées à gauche politiquement se montrent plus favorables à une telle réforme fiscale que les hommes, les actifs et les personnes orientées à droite politiquement. Les opposants à cet alignement fiscal estiment notamment que la charge fiscale en Suisse est déjà élevée, que cet alignement risquerait de rendre le retrait en capital moins attractif et que la liberté de décision quant à la manière de percevoir son avoir de vieillesse risquerait d’être réduite. Ils estiment que les personnes qui retirent leurs avoirs sous forme de capital assument elles-mêmes le risque financier et devraient par conséquent bénéficier d’un avantage fiscal. Les partisans du projet de réforme considèrent que les deux types de revenus devraient être traités de manière identique sur le plan fiscal, que cela permettrait de disposer de recettes fiscales supplémentaires nécessaires pour l’AVS et autres prestations sociales, et que les retraits en capital sont aujourd’hui selon eux trop faiblement imposés.
Dr Werner E. Rutsch constate : « Le choix entre le versement sous forme de rente ou le retrait du capital est une décision individuelle - et beaucoup souhaitent pouvoir décider sans charge fiscale supplémentaire. Dans tous les cas, qu’il s’agisse d’un versement sous forme de rente ou d’un retrait en capital, cela suppose une gestion responsable du patrimoine de prévoyance. »
Comment les caisses de pension devraient-elles investir ? De façon responsable et transparente.
Dans le cadre de cette étude, les attentes concernant les stratégies d’investissement des caisses de pension ont également été interrogées. La classe d’actifs préférée des personnes sondées - aussi bien en termes de composition supposée que souhaitée des portefeuilles des caisses de pension - est l’immobilier, devant les obligations et les actions. Les personnes interrogées qui considèrent qu’il ne faudrait pas investir dans les investissements alternatifs, comme par exemple les matières premières, expliquent qu’elles considèrent ces investissements comme étant trop volatils, trop risqués et discutables éthiquement. Alors qu’en 2018, seuls 6 % de ce groupe évoquaient la volatilité comme principal motif de rejet, ils sont près de 40 % en 2025. D’autres motifs de rejet à l’égard d’autres classes d’actifs sont aussi évoqués : s'agissant des obligations, 51 % critiquent le faible rendement (en 2018 : 34 %), tandis que les actions sont jugées trop risquées par 73 % des sondés (en 2018 : 65 %). L’immobilier suscite également des réserves : la principale inquiétude porte sur le risque de bulle immobilière pour 46 % des personnes interrogées (en 2018 : 27 %).
Les décisions de placement devraient se fonder sur la sécurité des investissements : 96 % des personnes interrogées jugent ce critère comme étant ‘très important’ ou ‘plutôt important’. Par ailleurs, beaucoup souhaitent que les fonds de prévoyance soient investis dans des entreprises qui offrent des conditions de rémunération équitable (79 %), respectueuses de l’environnement (69 %), et de préférence en Suisse (65 %). Un rendement le plus élevé possible reste la priorité pour 81 %. Dans l’ensemble, la tendance générale est claire : le souhait de voir ces fonds investir de manière socialement responsable passe avant celui d’un rendement plus élevé. Cela s’applique également à la classe d’actifs la plus populaire, l’immobilier : pour 70 % des répondants, les objectifs sociétaux tels que la mise à disposition de logements abordables ou écologiques sont plus importants qu’un rendement le plus élevé possible.
Par ailleurs, le besoin de transparence est important : 84 % des personnes interrogées souhaitent que le certificat de caisse de pension indique comment leur capital de prévoyance est investi. Ils considèrent que leur influence sur la stratégie d’investissement reste toutefois limitée : seulement un quart des personnes interrogées se plaindraient auprès de leur caisse de pension en cas d’investissements qu’il jugeraient éthiquement discutables.
Et question solidarité ?
Les résultats de l’étude révèlent également une certaine inquiétude quant au financement de la prévoyance vieillesse. 62 % de la population se préoccupe principalement du fait que chacun semble ne se concentrer que sur ses intérêts individuels, sans considération pour la société. 44 % des personnes interrogées pensent qu’elles cotisent actuellement nettement plus dans la prévoyance (au 1er et au 2e piliers) que ce qu’elles ne percevront elles-mêmes plus tard - un avis particulièrement répandu chez les jeunes. 41 % craignent que les cotisations actuelles soient insuffisantes, ce qui pourrait entrainer une absence de fonds de prévoyance (1er et 2er piliers) disponibles pour soi-même à la retraite.
En qui la population suisse a-t-elle le plus confiance s’agissant de la sécurité de la prévoyance vieillesse ? Comme les années précédentes, la majorité des personnes interrogées placent leur confiance en premier lieu en leur propre employeur, puis le Conseil fédéral et l’Union syndicale suisse. Le taux de confiance est le plus faible à l’égard des réseaux sociaux, de l’économie et des partis politiques.
Dr Werner E. Rutsch conclut : « En matière de prévoyance vieillesse, les attentes sont élevées – toutefois la confiance dans la solidarité diminue. Il est donc d’autant plus important d’encourager, d’une part, le dialogue sur un système de prévoyance équitable et durable et, d’autre part, de prendre ses responsabilités : chacun devrait s’intéresser suffisamment tôt à sa propre sécurité financière pour la retraite, et dans la mesure du possible constituer une épargne à cet effet. »
Les résultats de l’enquête sont disponibles en ligne depuis ce lien : « Résultats de l’enquête ».
- FIN -
Notes aux éditeurs
Méthode : l’étude s’appuie sur un sondage réalisé auprès de 1200 personnes de la population suisse, âgées de 18 ans et plus (en Suisse alémanique, en Suisse romande et au Tessin), dont 302 retraités. Elle a été réalisée du 28 mai au 17 juin 2025, au moyen d’un sondage en ligne effectué auprès d’un panel. L’étude porte sur un échantillon représentatif de la population suisse.
À propos d’AXA IM Alts
AXA IM Alts est une entité opérationnelle d’AXA Investment Managers, qui fait partie du Groupe BNP Paribas depuis le 1er juillet 2025 suite à la finalisation de son acquisition.
AXA IM Alts est l’un des leaders mondiaux des investissements alternatifs avec plus de 188 milliards d’euros d’actifs sous gestion comprenant plus de 80 milliards d’euros en immobilier principalement privé, 96 milliards d’euros en dette privée et crédit alternatif, ainsi que plus de 12 milliards d’euros en infrastructure equity et en private equity.
Nous adoptons une approche à 360° de l’investissement dans les actifs immobiliers et d’infrastructure avec plus de 126 milliards d’euros d’actifs sous gestion dans des opportunités directes, détenues indirectement par le biais de la dette et des actions cotées et via des investissements en private equity à long terme dans des plateformes opérationnelles. L’ESG est pleinement intégré dans nos processus de décision d’investissement, avec un accent particulier sur la décarbonation.
AXA IM Alts emploie plus de 990 personnes réparties dans 17 bureaux à travers le monde et répond aux besoins de plus de 600 clients en Europe, en Amérique du Nord, en Asie-Pacifique et au Moyen-Orient. Nous sommes le premier gestionnaire de portefeuilles immobiliers et d’actifs immobiliers en Europe, et l’un des plus importants au monde.
Données AXA IM Alts (non auditées) au 30 juin 2025.
Highest-ranked Real Estate Manager in the European Union according to IPE’s Global Top 150 Real Estate Investment Managers, basé sur la valeur totale des actifs immobiliers gérés, Novembre/Décembre 2024
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